Article original: https://www.journaldemontreal.com/2021/11/20/penurie-de-main-doeuvre-meme-la-construction-doit-sadapter-aux-changements
Si les employeurs ne veulent pas que leurs efforts soient noyés dans la mer d’offres d’emploi, ils devront mieux cibler leurs démarches d’embauche. C’est ce qu’offre dorénavant la plateforme Boomrank, qui présente seulement les emplois offrant la formation à l’interne.
Fondé en 2015, Boomrank se veut au départ un agrégateur de programmes de formation continue et de stages, mais ce nouveau volet « employeur-formateur » s’est ajouté durant les derniers mois.
Pour plusieurs experts, cette avenue de formation interne sera une des pistes de solution à la pénurie.
« On voit de plus en plus d’entreprises qui ont ce souci, certains ayant même développé des académies ou des “universités” internes. C’est une vraie pépite d’or », soutient la fondatrice de Boomrank, Marie-Ève Hermkens.
Trouver le bon
Pour l’imprimerie Solisco, qui évolue dans un domaine où les programmes de formation sont maintenant presque inexistants, l’offre de Boomrank est parfaite. Elle lui permet d’entrer rapidement en contact avec des chercheurs d’emploi avec qui le match est envisageable.
« On disait avant qu’on n’irait pas chercher les employés dans leur salon, mais là on n’a plus le choix. Et même là, ça ne fonctionne pas. On a rejoint 27 500 foyers de la région avec des dépliants et on a eu 10-12 retours », confie François-Nicolas Carrier.
Le directeur culture et organisation de l’entreprise ajoute ne plus avoir d’autre choix que d’être « employeur-formateur » pour pourvoir les 30 postes actuellement vacants. Ce nombre représente 10% de l’effectif total de Solisco.
« Il ne faut plus se demander combien ça coûte de le faire, on doit se demander ce que ça va coûter de ne rien faire », indique M. Carrier.
Aller plus loin
Lancée dans les dernières semaines, la nouvelle plateforme de Boomrank espère rejoindre un grand nombre d’entreprises pour ratisser large. La firme espère recruter une vingtaine d’entreprises à la recherche d’employés d’ici la fin de l’année et déjà plus d’une centaine de chercheurs d’emploi s’y sont inscrits.
« Il ne reste plus qu’à les "mettre sur leur X" », explique Mme Hermkens.
« Les entreprises croient qu’il n’y a pas de travailleurs, mais il y en a, des gens qui ont de la difficulté à se positionner. Il s'’agit de les accompagner », croit la fondatrice.
Elle précise que le service peut aider des retraités désirant un nouvel emploi ou de nouveaux arrivants qui peinent à faire reconnaître leurs acquis, mais qui ne peuvent retourner aux études.
- PIERRE-PAUL BIRON
Journaliste Le Journal de Montréal/Québécor