Au titre de responsable du recrutement, Caroline St-Pierre a accepté de nous parler de la vision des stages chez Garant et leur implication auprès des stagiaires.
Combien de stagiaires accueillez-vous approximativement chaque année?
Environ 6 stagiaires.
Niveau collégial ou universitaire?
Principalement de niveau universitaire et parfois de niveau collégial.
Dans quels types de programmes sont-ils inscrits?
Baccalauréat Sciences comptables, Baccalauréat Génie mécanique, Baccalauréat en relations industrielles, Baccalauréat en ressources humaines, formation collégiale en informatique, formation collégiale en techniques administratives.
Qu’est-ce qui incite votre organisation à accueillir des stagiaires dans votre entreprise?
Habituellement, nous accueillons des stagiaires durant la période estivale qui est une période très achalandée (principalement pour l’équipe finance en raison de la préparation des budgets). Donc, l’arrivée de stagiaires est indispensable pour prêter main-forte à l’équipe et aussi permettre à nos employés de prendre leurs vacances estivales. De plus, nous souhaitons préparer une relève pour d’éventuels postes à combler, remplacement de congé de maternité et projets spéciaux.
Est-ce que l’entrée en emploi de stagiaires est fréquente suite au stage? Quelle est la proportion?
Oui, dans les 3 dernières années, près de 40% ont eu un emploi permanent ou temporaire suite aux stages.
Quels sont les plus grands défis pour le recrutement de stagiaires?
Le défi est d’attirer les étudiants dans le secteur manufacturier car ils ne connaissent pas beaucoup les nombreux avantages de travailler dans le manufacturier et les possibilités de carrière qui leur sont offertes. Aussi, dans le contexte actuel, plusieurs entreprises sont à la recherche de stagiaires, donc les étudiants ont, en général, plusieurs offres de stage. La distance est aussi un enjeu important car nous sommes en région à 40 minutes des ponts de Québec, ce qui rend notre recrutement plus difficile. De plus, avec le virage virtuel actuel, nous devons nous adapter pour rejoindre les étudiants en participant à des salons d’emploi virtuels car il n’est pas possible d’aller dans les universités pour rencontrer directement les étudiants sur place.
Quelles sont les étapes du processus trouvez-vous les plus difficiles?
Actuellement, ce qui est le plus difficile est d’obtenir des candidatures. Par exemple, les étudiants en sciences comptables recherchent principalement des postes dans des cabinets comptables. Ils ne sont pas nécessairement portés à postuler au sein d’entreprises manufacturières. De plus, nous devons afficher nos offres d’emploi dans plusieurs universités et cégeps, et participer à plusieurs salons de l’emploi, ce qui requiert énormément de temps et d’énergie.
Dans un monde idéal, quel serait le processus/méthodes le plus facilitant pour le recrutement de stagiaires?
Un service de placement qui regroupe les étudiants à la recherche de stages de toutes les écoles collégiales et universitaires.
Qu’est-ce que la pandémie a apporté comme défis supplémentaires au recrutement de stagiaires?
Tel que mentionné, nous devons nous adapter pour rejoindre les étudiants en participant à des salons d’emploi virtuels car il n’est pas possible d’aller dans les universités pour rencontrer directement les étudiants sur place. Toutefois, ce qui est facilitant durant la pandémie, c’est que plusieurs stagiaires peuvent faire leur stage à distance donc, le fait que nous sommes situés en région éloignée n’est plus un enjeu.
Est-ce que le nombre de stagiaires accueillis est différent cette année dû au contexte de pandémie?
En avril 2020, nous avons dû annuler la majorité de nos stages estivaux en raison de l’incertitude liée à la pandémie. Toutefois, cette année en 2021, nous accueillerons sensiblement le même nombre de stagiaires qu’antérieurement, même que nous accueillons un nombre quelque peu plus élevé puisque nos employés permanents ont davantage de tâches liées à la gestion de la pandémie.
Est-ce que vous avez mis en place des processus ou méthodes différentes pour faciliter la réalisation des stages dans ce contexte?
L’accueil et la formation des stagiaires ont lieu majoritairement en ligne. Nous utilisons des logiciels tels que Jabber ainsi que GoToMeeting au sein de l’entreprise pour faciliter notre processus et cela fonctionne très bien.
Chez Garant, quels sont les plus grands défis pour l’accueil de stagiaires?
-Budget (recrutement, salaires)
-Manque de temps (pour rédiger l'offre, publier, recruter, etc.)
-Manque de ressources internes pour superviser le stagiaire
-Méconnaissance du processus (périodes de stage, programmes, subventions disponibles requis, etc.)
Selon vous, quels sont les plus grands défis pour l’accueil de stagiaires pour la majorité des entreprises du Québec?
-Budget (recrutement, salaires)
-Manque de temps (pour rédiger l'offre, publier, recruter, etc.)
-Manque de ressources internes pour superviser le stagiaire
-Méconnaissance du processus (périodes de stage, programmes, subventions disponibles requis, etc.)
Selon vous, qu’est-ce qui encouragerait plus d’entreprises à recruter des stagiaires?
Une subvention salariale ainsi qu’un processus simplifié et facilitant pour les entreprises.
Quel message aimeriez-vous communiquer aux dirigeants d’entreprise concernant l’embauche de stagiaire?
Dans le contexte actuel concernant la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les stagiaires sont très importants, voire même un avantage, puisqu’il s’agit d’une main-d’œuvre qualifiée permettant de pallier à un manque de personnel. De plus, il apporte un œil nouveau, des idées nouvelles et innovatrices. D’ailleurs, un stagiaire peut prendre en main le surplus de travail, ce qui adoucit la charge de travail des autres employés. Vous pourriez par exemple confier à un stagiaire les tâches qui vous empêchent de vous concentrer sur la réalisation de nouveaux projets ainsi qu’à l’amélioration de processus en place.
Comment percevez-vous la jeune génération d’aujourd’hui (autant les éléments positifs que les points d’amélioration) Ex. plus/moins impliqués, plus/moins motivés, plus/moins formés/informés?
Points positifs : les jeunes sont motivés, créatifs, ils ont beaucoup de leadership et ils ont de nouvelles idées innovatrices. Ils sont ouverts aux changements, ils sont à l’aise avec toutes les nouvelles technologies et ils ont de bonnes idées d’amélioration continue. Les points à améliorer : Ils souhaitent obtenir rapidement des promotions et de l’avancement au sein de l’entreprise, ce qui n’est pas un problème en soit, c’est même très positif, mais ils ne sont pas suffisamment patients et n’hésiteront pas à quitter l’entreprise après moins de 2 ans s’ils n’ont pas obtenu de promotion. Pour la jeune génération, la conciliation entre travail et vie personnelle est primordiale. Ils refusent de sacrifier leur vie familiale et leurs loisirs au profit de leur carrière. Pour les attirer, nous devons faire preuve de flexibilité.
Selon vous, y a-t-il des changements à apporter au système scolaire pour faciliter, démocratiser, valoriser l’apprentissage par le stage ou encore l’intégration des étudiants sur le marché du travail?
Il devrait y avoir plus de stages prévus aux programmes d’études, ce qui permettrait aux étudiants d’être plus outillés à leur arrivée sur le marché du travail. Je remarque que l’enseignement est très théorique et n’est pas toujours représentatif de la réalité du marché du travail. J’ai l’impression que le système scolaire ne s’adapte pas suffisamment ni rapidement à la réalité actuelle en entreprise.
Pouvez-vous nous partager un beau souvenir/histoire à succès vécu avec un étudiant en stage dans votre entreprise?
Je me souviens d’une stagiaire, originaire d’Afrique, que nous avons accueillie au sein de l’équipe ressources humaines. Elle nous en a appris beaucoup sur la culture de son pays et elle nous a aidés, par son expérience personnelle, avec notre recrutement de main-d’œuvre issu de l’immigration. Ce fut une belle expérience enrichissante autant pour elle que pour nous. Nous avons pu lui faire découvrir des mets québécois et elle, de son côté, nous a fait découvrir des mets typiques de son pays. Une amitié s’est formée entre elle et moi, et nous sommes toujours restées en communication via les réseaux sociaux, et elle communique avec moi à l’occasion pour avoir des conseils professionnels liés à son emploi en ressources humaines.
Une autre belle histoire est survenue l’an dernier, puisque nous avons embauché un stagiaire en ingénierie, un étudiant résidant du village de Saint-François, à quelques pas de l’usine. Une opportunité s’est présentée, un poste d’ingénieur en recherche et développement était à combler et nous lui avons offert un emploi permanent près d’un an avant la fin de ses études!