Au titre de responsable du recrutement, Hugo Hamel a accepté de nous parler de la vision des stages chez Giro et leur implication auprès des stagiaires.
Combien de stagiaires accueillez-vous approximativement chaque année?
Hors Covid, nous en accueillons une vingtaine mais nous aimerions les doubler pour les prochaines années.
Dans quels types de programmes sont-ils inscrits?
Majoritairement dans des programmes liés aux sciences de l’informatique.
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous accueillez des stagiaires?
- Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous accueillons des stagiaires :
GIRO a commencé en étant un sujet d’étude qui s’est transformé en une compagnie internationale. Nous avons donc toujours été proches des universités et des étudiants de par ce passé. C’est pourquoi nous permettons aux étudiants d’hier, d’aujourd’hui et de demain de pouvoir mettre en pratique leurs acquis théoriques au travers de stages dans nos équipes. - L’acquisition de talents est un des autres aspects. Le niveau de complexité de nos produits engendre un temps de montée en compétences important. Pouvoir collaborer avec un individu au travers d’un stage de plusieurs mois nous permet de minimiser le risque à l’embauche. On se sert donc aussi des stages comme d’une entrevue grandeur nature de plusieurs mois. C’est aussi important pour le stagiaire qui peut valider que GIRO est fait pour lui/elle.
- La marque employeur peut aussi bénéficier de l’offre de stage de GIRO. En effet, si nous parvenons à offrir des stages intéressants et stimulants pour les étudiants, cela peut nous offrir une tribune intéressante pour nous faire connaître auprès des étudiants, des universités ainsi que des professeurs.
Est-ce que l’entrée en emploi de stagiaires est fréquente suite au stage? Quelle est la proportion?
Pour commencer, il est important de savoir que GIRO propose toujours un emploi aux stagiaires qui ont démontré leurs compétences ainsi que leur intérêt envers GIRO. Il n’y a donc pas d’objectif. Dans l’absolu, nous aimerions proposer un emploi à chaque stagiaire. Depuis 2018, nous avons embauché 20 stagiaires.
Quels sont les plus grands défis pour le recrutement de stagiaires?
Le recrutement de stagiaires n’est pas très différent du recrutement en général. En effet, le nombre de stagiaires disponibles est de loin inférieur aux offres de stages sur le marché. Je parle spécifiquement des stages en TI. Ensuite, tout comme le recrutement d’employés réguliers, la concurrence est féroce pour attirer les candidats démontrant le plus d’aptitude. GIRO n’y déroge pas. Nous avons un haut degré de technicité et GIRO ambitionne d’attirer des personnes réellement passionnées par leur métier.
Est-ce que la pandémie a apporté comme défis supplémentaires au recrutement de stagiaires?
L’enjeu principal est l’accueil. Le fait de faire son stage à distance. Les interactions sont importantes et la COVID les rend plus difficiles. Cela dit, la cohorte de stagiaires de janvier nous a fait un retour très positif sur notre façon de gérer le « onboarding ».
Est-ce que vous avez mis en place des processus ou méthodes différentes pour faciliter la réalisation des stages dans ce contexte?
C’est dans la cour de chaque gestionnaire de mettre en place les processus adéquats. Ils sont donc nombreux. Mais cela tourne beaucoup autour des outils collaboratifs.
Chez Giro, quels sont les plus grands défis pour l’accueil de stagiaires?
Le manque de ressources internes pour superviser le stagiaire
Selon vous, quels sont les plus grands défis pour l’accueil de stagiaires pour la majorité des entreprises du Québec?
Le manque de ressources internes pour superviser le stagiaire et la méconnaissance du processus (périodes de stage, programmes, subventions disponibles, requis, etc.).
Selon vous, qu’est-ce qui encouragerait plus d’entreprises à recruter des stagiaires?
C’est difficile de parler pour les autres compagnies. Ceci étant dit, j’ai l’impression que la logique productiviste et la recherche de la rentabilité constante font que pour beaucoup d’entreprises, les stagiaires sont surtout vus comme une perte de temps. Or, chez GIRO, nous avons une vision à long terme et surtout nous voulons rendre à la collectivité ce dont nous avons tous bénéficié, c'est-à-dire une entreprise pour nous accueillir en stage. Sans vouloir passer pour des mécènes, nous pensons que la recherche de la rentabilité et l’accueil de stagiaires sont deux choses qui ne vont pas bien ensemble.
Quel message aimeriez-vous communiquer aux dirigeants d’entreprise concernant l’embauche de stagiaires?
Prenez des stagiaires car ils représentent l’avenir. Mais ce sont aussi des laboratoires à ciel ouvert pour toutes les compagnies qui souhaitent comprendre les générations suivantes. Quelles sont leurs motivations, leurs peurs, leur façon de penser, etc. Si vous ne le faites pas uniquement pour l’aspect sociologique, dites-vous que ces jeunes finissants sont vos consommateurs de demain et que connaître sa cible est le meilleur moyen de la satisfaire.
Comment percevez-vous la jeune génération d’aujourd’hui (autant les éléments positifs que les points d’amélioration)?
J’ai beaucoup d’espoir. Cette génération qui arrive a été bercée par les problèmes civilisationnels qui leur sont servis chaque jour au travers de tous les médias. Ils ont aussi grandi dans une ère où les moyens de communication et l’accès à l’information (et la désinformation) sont instantanés. Où il est nécessaire d’apprendre à faire le tri et à avoir du recul. Bref, j’ai bon espoir que leur regard sur le monde sera bénéfique pour le plus grand nombre.
Selon vous, y a-t-il des changements à apporter au système scolaire pour faciliter, démocratiser, valoriser l’apprentissage par le stage ou encore l’intégration des étudiants sur le marché du travail?
Je pense que les universités québécoises font un bon travail et font en sorte de s’adapter au marché. Les étudiants ont de plus en plus d’interlocuteurs externes dans leurs cursus et les stages sont nombreux. Peut-être que de proposer plus de cursus en alternance pourrait être intéressant.
Pouvez-vous nous partager un beau souvenir/histoire à succès vécu avec un étudiant en stage dans votre entreprise ?
Je n’en ai pas un qui ressort. J’ai la candeur de penser que chaque stage est un succès. Car même si cela ne mène pas à une collaboration employeur/employé, l’étudiant aura appris quelque chose.